MDPH du 66 : Une mission trahie par une gestion déshumanisée et chaotique

Inclusion et Handicap

La noble mission de la MDPH66.

La Maison Départementale des Personnes Handicapées des Pyrénées-Orientales (MDPH66) se présente comme le refuge administratif destiné à aider, informer et accompagner toutes les personnes en situation de handicap. Idéalement, cet établissement se veut être un véritable pilier pour faciliter l’accès aux droits et aux aides indispensables, un peu comme une grande famille solidaire prête à tendre la main dans les moments difficiles… du moins, c’est le scénario qu’on nous vend.

Quand la réalité administrative se transforme en comédie

Hélas, la réalité à Perpignan semble avoir troqué le costume de soignant pour celui de clown désemparé. Tandis que, dans d’autres départements, le seul souci se résumerait à un délai d’attente un tantinet long, ici, c’est carrément le carnaval du chaos. On pourrait presque penser que, du fait de sa proximité avec la frontière espagnole, la MDPH s’autorise le luxe de faire fi des lois françaises !

Des témoignages accablants affluent depuis plusieurs mois. Ainsi, un père éploré nous confie que, lorsqu’il a sollicité l’ergothérapeute pour trouver une solution technique – notamment pour faciliter la prise de douche de son enfant atteint de « myopathie du chêne » –, la réponse fut pour le moins surprenante : « Vous pouvez encore porter votre enfant jusqu’à la douche, il n’est donc pas nécessaire d’installer un équipement adapté pour le moment. » Un conseil qui laisse présager bien des dérives dans une situation où l’on attendrait au contraire de l’empathie et une analyse rigoureuse des besoins.

Témoignage de Mathieu : un calvaire qui confirme le déclin

Notre témoignage, celui de Mathieu, vient renforcer ce constat désolant. Atteint d’une dystrophie musculaire congénitale – une maladie dégénérative de la famille –, Mathieu devait initialement bénéficier d’une aide technique « toute simple » : un rehausseur pour les toilettes et une chaise de douche pour éviter les chutes. Mais lors de sa dernière évaluation, la rencontre avec la nouvelle équipe de la MDPH a opéré comme un électrochoc. Voici ses mots, tels qu’il les a exprimés :

« Depuis tout petit, je suis suivi par la MDPH du 66 et les différents médecins, ergothérapeutes, assistantes sociales que j’ai pu rencontrer étaient humains et professionnels. Lors de la dernière évaluation, je me suis rendu compte que cette administration s’était dégradée. Exit, le professionnalisme : l’ergothérapeute qui s’est déplacé chez moi s’est comporté comme si j’étais son pote, allant jusqu’à faire des blagues graveleuses lorsque j’exprimais mes difficultés pour me relever des toilettes, et des remarques déplacées quand j’expliquais que j’avais besoin de l’aide de Damien pour prendre ma douche. Comme bon nombre d’usagers, j’ai également eu droit à un interrogatoire en bonne et due forme sur la conformité de ma situation, voire même sur ma vie sentimentale, alors qu’ils avaient déjà tous les détails sur mon dossier et qu’ils me suivaient sur les réseaux sociaux – où Damien et moi avions été transparents sur notre relation. J’ai très mal vécu cette expérience, sachant que j’étais dans une situation physique et psychologique plus que fragile. Ce n’est pas évident de parler des difficultés que nous rencontrons quand notre intimité – comme la douche et les toilettes – est en jeu. Voir devant soi une personne qui se met à plaisanter à la limite de la grossièreté, tout en remettant en question notre honnêteté en insinuant que je fraudais la CAF, puis, par écrit, reconnaître qu’elle s’était trompée et qu’elle était désolée que l’entretien ait pu être stressant pour moi, c’est tout simplement intolérable. J’ai remarqué qu’il y avait un sérieux changement dans le déroulement des évaluations, dont la priorité n’était plus d’évaluer mes besoins réels, mais de vérifier la légitimité de ma demande. »

Conclusion : l’urgence d’une prise de responsabilité

Face à l’ampleur de ces dysfonctionnements, il est essentiel de rappeler que plusieurs usagers ont prévenu les responsables de la MDPH des dérives observées. Mathieu lui-même a interpellé Mme Martinaises pour lui faire part du comportement déplacé de l’ergothérapeute. Malgré les conséquences potentielles sur leurs dossiers, de plus en plus d’usagers n’hésitent plus à témoigner publiquement – notamment sur la page officielle de la MDPH de Perpignan – afin de dénoncer ces pratiques inacceptables.

Pour toutes ces mauvaises expériences, aucune réponse n’a été apportée par les responsables censés veiller à la bonne gestion de cette administration et au bon déroulement des évaluations. Beaucoup se demandent ce qu’il se passe réellement : est-ce que ces responsables sont totalement déconnectés du terrain, jouent-ils la politique de l’autruche, ou bien ces comportements déviants relèvent-ils d’une philosophie générale au sein de la MDPH de Perpignan ? Dans tous les cas, la situation doit être prise extrêmement au sérieux et rectifiée au plus vite avant qu’un drame ne survienne. Comme le souligne justement Mathieu, les personnes qui font appel à la MDPH se trouvent dans une situation d’extrême fragilité, tant physique que psychologique, et l’intervention de professionnels au comportement passif-agressif – voire ouvertement humiliant – ne peut qu’aggraver leur état. Avec de nombreux usagers alarmés, nous avons décidé d’alerter les pouvoirs publics sur les dérives qui gangrènent notre MDPH. Il est grand temps d’agir pour remettre l’humain au cœur de cette mission avant que la situation ne bascule irrémédiablement.

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